« Les droits de l’enfant sont porteurs des valeurs de la République »

"Les droits de l’enfant sont porteurs des valeurs de la République"
Interview exclusive de la Secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie sur l’application des droits de l’enfant en France. Le point sur le rapport alternatif co-coordonné par Solidarité Laïque qui vient d’être déposé à l’ONU.

Ce rapport est porté par le collectif Agir pour les droits de l’enfant (AEDE) que co-coordonne Solidarité Laïque. Qu’est-ce qui le rend utile ? En quoi ce collectif de 50 organisations peut-il être un levier de changement ?

Laurence Rossignol, Secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie

Laurence Rossignol : l’examen périodique des conventions internationales permet de remettre en débat le sujet, ici les droits de l’enfant.
La démarche de l’AEDE est en soi porteuse de changements : 50 associations françaises s’unissent pour produire un rapport. Elles viennent d’horizons très différents, n’appartiennent pas à une organisation constituée au préalable, la démarche est participative et les enfants y sont partie prenante : c’est l’esprit même de la convention des droits de l’enfant. Ce qui pourrait changer, c’est que ces habitudes perdurent : les associations doivent agir régulièrement, ensemble, pour contribuer à la mise en œuvre des droits de l’enfant, en dialoguant avec les pouvoirs publics comme c’est le cas depuis le lancement de votre travail en novembre 2013.

 

L’éducation aux droits en France est-elle suffisante aujourd’hui ? Quelle est notre capacité à entendre les enfants ? Comment progresser ?

L.R. : Les programmes scolaires prévoient de laisser une place à l’éducation aux droits. En effet, la Convention des droits de l’enfant dont j’ai célébré les 25 ans à Paris avec vous au Ministère le 18 novembre puis à New York le 20 novembre dernier au nom de la France avec 193 autres nations, est au programme en primaire et au collège. Tout comme les grandes institutions de la République.
Les droits de l’enfant sont porteurs des valeurs de la République, en ce qu’ils ne sont qu’une déclinaison des droits de l’Homme : à commencer par le respect de l’autre quelles que soient ses origines, sa religion, sa situation.
La Convention invite les enfants à contribuer, à faire société, à participer à la vie de la cité.
Ils doivent pouvoir faire l’expérience de donner leur avis pour les décisions qui les concernent, à titre individuel ou collectif dans tous les lieux où ils évoluent. Ils doivent pouvoir contribuer concrètement, à la vie de la famille, d’un groupe, de la classe.
Par ailleurs, la signature du 3ème protocole facultatif de la Convention des Droits de l’Enfant par la France en novembre 2014 est une grande avancée pour les droits de l’enfant et je me félicite d’avoir représenté notre pays à l’ONU à cette occasion.

 

Pouvez-vous partager avec nos membres le regard que vous portez sur les missions de notre association ?

L.R.  : Solidarité laïque et chacun de ses membres dans la spécificité de son action offrent aux enfants et aux jeunes des espaces d’expérience de vie en collectif, de respect de l’autre. Faciliter l’accès à l’éducation, lutter contre l’exclusion, éduquer au développement et à la solidarité, c’est en soi promouvoir les droits, et donc participer à la construction d’une société plus juste.
Les temps d’activités périscolaires, les lieux de loisirs, offrent la possibilité d’encourager les enfants à participer, à prendre des responsabilités. C’est par l’expérience que l’éducation est la plus efficace en particulier en matière de « vivre ensemble ».

 

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