Haïti : Nouvelle avancée contre la marchandisation de l’éducation

Haïti : Nouvelle avancée contre la marchandisation de l’éducation
Lors d’une visite à Haïti, le rapporteur spécial des Nations Unies Kishore Singh a demandé aux autorités haïtiennes de réglementer le secteur privé de l'éducation, un pas en avant dans la lutte contre l’éducation « low cost ».

Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations Unies pour le Droit à l’Education invitait le 30 juillet dernier les autorités haïtiennes à éliminer les frais scolaires afin de garantir une éducation de qualité pour tous et rappelait que l’éducation est un droit humain fondamental. Une déclaration coup de poing dans un pays où près de 90% des écoles sont privées.

Après l’adoption d’une résolution historique par les Nations Unies reconnaissant que l’éducation n’est pas un marché comme les autres, cette visite et déclaration montre une nouvelle fois que la lutte contre la marchandisation de l’éducation est devenue un axe prioritaire.

Une petite victoire également pour l’action de Solidarité Laïque dans le cadre du PROCEDH, son programme en Haïti. Ce dernier s’appuie sur les syndicats d’enseignants pour lutter contre le phénomène de privatisation de l’éducation. Formations adéquates des enseignants, salaires décents, sécurité sociale sont ainsi au cœur des revendications. Les syndicats membres du PROCEDH, avec l’appui de la FSU, ont notamment élaboré récemment un guide syndical unitaire pour améliorer le quotidien des enseignant-e-s, leur faire connaître leurs droits et exiger le respect de ceux-ci.

En Haïti, dans les zones rurales délaissées par l’Etat, ouvrir une école, c’est comme ouvrir un magasin. Les frais d’inscription, bien que peu élevés, représentent un coût important pour les familles qui n’ont pas d’autres alternatives pour que leurs enfants reçoivent une éducation. Ces écoles « low cost » sont appelées les « écoles borlet », les « écoles loterie » : plus on paie, plus on a l’impression de pouvoir obtenir ce que l’on a payé…

Depuis quelques mois, avec la pression des syndicats et associations, les autorités haïtiennes essaient tant bien que mal de réguler ce phénomène. Cette déclaration encourage de nouveau l’Etat à poursuivre ses efforts.

Dans la perspective de son audition en Novembre par les Nations Unies dans de le cadre de l’Examen Périodique Universel de la mise en oeuvre des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, Haïti sera amené à rendre compte de ses engagements en faveur d’une éducation de qualité pour tous.

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