Placer l’éducation et le dialogue social au coeur du processus de reconstruction

Après le séisme de janvier 2010 qui a frappé Port-au-Prince et ses environs, Solidarité Laïque et ses organisations membres ont répondu à l’appel de leurs partenaires haïtiens

Depuis 1990 déjà, Solidarité Laïque et ses organisations membres viennent en appui à la population haïtienne et en particulier aux les enseignants et aux éducateurs. Aindi, de 1995 à 2006, l’association a coordonné le Programme d’Aide à l’Education en Haïti. Celui-ci a permis de former des enseignants, de créer un centre de documentation pédagogique, de mettre en place une politique de prévention et d’éducation à la santé et de soutenir la rénovation et la construction de plusieurs bâtiments scolaires.

 

Contexte

Le séisme de janvier 2010, qui a touché Port-au-Prince, a ébranlé l’ensemble de la société haïtienne, et plus particulièrement son système éducatif. Solidarité Laïque a répondu à l’appel de ses partenaires haïtiens pour leur venir en aide dans cette situation d’urgence.
Dans le prolongement de ces premières actions après la catastrophe, Solidarité Laïque et ses partenaires français et haïtiens ont conçu le Programme Collectif pour le Développement et le Dialogue social en HaïtiPROCEDH en 2011 pour favoriser l’accès à une éducation de qualité pour tous. Depuis des décennies, en effet, le système éducatif haïtien est enlisé dans une situation complexe : insuffisance de structures éducatives, surtout publiques, défaut de formation des enseignants et des personnels, conditions d’accueil vétustes et d’hygiène déplorables… S’ajoute à cela un dialogue très difficile entre les organisations de la société civile (syndicats, associations de parents d’élèves, associations de jeunes…) et les pouvoirs publics concernés.

 

Objectifs

Parce qu’il n’y a pas d’action pérenne sans l’implication des partenaires de terrain et sans vision globale, ce programme intègre le soutien aux acteurs de la société civile et ne se limite pas au strict champ « scolaire ». Il comprend aussi des axes de travail sur l’éducation populaire et l’animation, la protection sociale et l’éducation à la santé…

  • Contribuer à l’amélioration du système éducatif primaire et secondaire et à la qualité de la formation professionnelle. Le manque de formation des personnels éducatifs est un des problèmes majeurs du système éducatif haïtien. Le programme met en oeuvre des formations à tous les niveaux : éducation primaire et secondaire et animation socio-culturelle, consolidation des compétences pédagogiques (conseillers pédagogiques, inspecteurs, directeurs adjoints), mise en place d’un service de formation continue pour les professeurs-formateurs du secondaire, formation des directeurs d’écoles et des chefs d’établissements du secondaire et des centres de formation professionnelle à la gestion administrative et budgétaire. Pour les adolescents en conflit avec la loi, des formations professionnelles sont aussi dispensées.
  • Participer au développement de l’éducation populaire et rendre accessibles au plus grand nombre les structures socio-éducatives du pays : organisation d’échanges et de jumelages entre des structures (établissements scolaires, centres de loisirs) haïtiennes et françaises pour améliorer les conditions matérielles d’éducation et d’enseignement en Haïti et favoriser l’apprentissage interculturel.
  • Développer la protection sociale pour le personnel enseignant et soutenir l’éducation à la santé : organisation de séminaires sur la protection sociale, formation et sensibilisation des formateurs sur leurs droits et en faveur de l’éducation à la santé.
  • Contribuer à la consolidation d’un dialogue civil et social entre les autorités publiques, la jeunesse et les organisations du secteur éducatif.En Haïti, le « principe de consultation » est quasi inexistant. Des ateliers de réflexion et des actions de plaidoyer pour engager une concertation avec les pouvoirs sont mis en place. Les membres du programme sont formés aux techniques de négociation et de communication.

 

Résultats

S’il reste beaucoup à faire, de nombreuses actions ont déjà porté leurs fruits. Educations formelle et populaire, à la santé et dialogue entre l’Etat et la société civile sont autant de domaines dans lesquels Solidarité Laïque et ses partenaires ont pu enregistré des réussites.

  • De nombreuses formations ont été desservis aux acteurs de l’éducation formelle : 54 formateurs, 49 chefs d’établissement et coordonnateurs techniques d’école primaire, 25 inspecteurs académiques, 9 conseillers pédagogiques ont ainsi vus leurs compétences améliorées.
  • Plusieurs stages de gestion et d’animation ont été menés. Des stages d’immersion ont aussi eu lieu, débouchant sur des jumelages pédagogiques et des partenariats éducatifs entre les deux pays.
  • Plus de 20 professeurs ont bénéficié d’une formation à l’éducation à la sexualité et à la vie affective.
  • Des ateliers sur le dialogue social ont été mises en place
  • Les organisations haïtiennes ont été renforcées, autant dans leur capacités que dans la reconnaissance que leur accordent les pouvoirs publics
  • Elaboration, production et diffusion d’une plaquette de plaidoyer via des groupes départementaux

 

Un programme de parrainage

En partenariat avec le Centre d’appui à la jeunesse (CEDAJ), Solidarité Laïque soutient les enfants du Foyer de Roseaux, situé dans le département de la Grand’Anse. Ces enfants fréquentent les écoles publiques ou privées de Port-au-Prince, dont le coût ne peut être assuré par leurs familles, toutes très démunies, après le tremblement de terre de 2010 et l’ouragan Sandy.
Malgré les difficultés quotidiennes et les moyens limités, les travailleurs sociaux encadrent au mieux ces jeunes pour leur offrir de bonnes conditions de vie et une scolarisation suivie. Ainsi, sur 30 filleuls parrainés en 2012, 22 d’entre eux sont passés cette année-là en classe supérieure.

 

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