Droits de l’enfant : la situation alarmante de Mayotte

Droits de l'enfant : la situation alarmante de Mayotte
Au lendemain de la célébration des 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l'enfant, le Défenseur des droits relève la situation critique des droits de l'enfant à Mayotte, le 101ème département français.

Dans son rapport « établir Mayotte dans ses droits », le défenseur des droits pointe des manquements graves à l’accès aux droits notamment des mineurs :  » Les droits fondamentaux – droit à l’éducation, à la sûreté, à la santé, à vivre dans des conditions décentes – n’y sont pas effectifs. Le manque d’infrastructures en matière de soins et d’éducation notamment, le coût de la vie, l’insécurité et les crises sociales qui ébranlent régulièrement l’île nuisent à son attractivité. Peinant à recruter, les services publics se trouvent de fait saturés, et Mayotte semble enfermée dans un cercle de misère dont elle ne parvient pas à s’extraire.  » (Rapport du défenseur des droits p.4)

 

Droit à l’éducation : une situation critique 

Dans ce département français où la moitié de la population a moins de 18 ans, le droit à la scolarisation ne semble pas assuré.

« Au cours de ses déplacements, dans ses rapports et décisions, le Défenseur des droits a constaté et déploré l’ineffectivité de ce droit en particulier à l’encontre des enfants de nationalité étrangère, hébergés chez des tiers ou qui résident dans des bidonvilles. » (p.21 du Rapport du Défenseur des droits) En effet, trop souvent les pièces justificatives demandées pour les inscriptions dans les établissements scolaires excèdent les exigences légales.

En outre, il existe un manque cruel de places dans les écoles maternelles et primaires : «  40% des écoles de l’Île fonctionnent déjà sur la base d’un système de rotation, c’est-à-dire que les élèves sont susceptibles d’être divisés en deux groupes, l’un suivant les cours uniquement le matin et l’autre uniquement l’après-midi. »

Particulièrement concernés par cette situation, les mineurs isolés voient leur droit à l’éducation bafoués. Dans sa mission de plaidoyer, le Collectif Agir Ensemble pour les Droits de l’Enfant (AEDE) que Solidarité Laïque co-coordonne alertera sur cette violation de ce droit dans le prochain rapport alternatif qu’il rendra au Comité des droits de l’enfant.

 

6 ans après la Rentrée Solidaire, les défis demeurent considérables 

Depuis 5 ans, Solidarité Laïque agit à Mayotte pour le renforcement de l’accès à l’éducation. La Rentrée Solidaire Mayotte de 2014 à mis en lumière les problématiques réelles et toujours actuelles des élèves et enseignants. En 2018, une délégation départementale de Solidarité Laïque à Mayotte a été créée. Elle travaille avec les partenaires locaux pour mettre en place des projets éducatifs autour du vivre-ensemble. « On se sent un peu abandonnés à Mayotte. », estime Dayanou Abdourahaman, ancien instituteur et Délégué Départemental de Solidarité Laïque à Mayotte.  

 

Pour aller plus loin :

https://la1ere.francetvinfo.fr/droits-enfant-s-arretent-ils-aux-portes-mayotte-799101.html 

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