Tsunami du 26 décembre 2004 : 10 ans plus tard, où en est-on ?

40000 morts, 520 000 sinistrés, 200000 enfants touchés. 10 ans après le tsunami, Solidarité Laïque revient sur une mobilisation forte ... et durable à l’est de Sri Lanka.

Le 26 décembre 2004, une vague gigantesque déferle sur le Sri Lanka. 40 000 morts, 250 000 sinistrés et plus de 520 000 déplacés alors répartis dans 800 camps provisoires. La quasi-totalité des installations y est détruite, 70% du littoral est sinistré.

En situation d’urgence, se mobiliser pour l’éducation

Dès l’annonce de ce désastre, Solidarité Laïque et ses membres décident de lancer un appel à dons. « Nous identifions assez vite que l’éducation est la clé pour reconstruire le pays et préparer un avenir pour chacun. Le chantier est vaste : 200 000 enfants directement touchés par cette vague », rappelle Roland Biache, Délégué Général de Solidarité Laïque. Face à l’ampleur des besoins, la mobilisation des organisations membres est sans précédent : il faut agir auprès des enfants pour qu’ils puissent continuer à grandir, à s’instruire et à s’épanouir. 1,5 millions d’euros sont alors collectés.

2005-2009 : le post-urgence au service de l’éducation

Le Programme pour le développement et l’éducation en Asie du Sud (Prodeas) place l’éducation à l’école et en centres de loisirs au coeur de la reconstruction post-tsunami, secteur souvent oublié lors des actions d’urgences. Accompagnement social et psychologique des enfants, reconstruction des structures et équipements scolaires et périscolaires, soutien aux enfants des communautés marginalisées, promotion de l’éducation non-formelle et des formations alternatives… Le programme est ambitieux.

Un bilan concret

Le bilan des actions portées par le comité de pilotage, en étroite collaboration avec les structures locales, a changé la donne pour des milliers d’enfants, d’enseignants et des parents d’élèves : des dizaines d’écoles, de centres éducatifs et d’aires de jeux reconstruits, des bibliothèques équipées et animées par des professionnels formés, des activités pédagogiques, du soutien scolaire, du matériel pédagogique distribué dans le cadre de formations qualifiantes pour les enseignants, une sensibilisation des parents aux enjeux de la rescolarisation … « Cette période a été intense pour tous les acteurs, témoigne Roland Biache. Elle a aussi permis d’identifier la nécessité de se centrer sur la petite enfance qui est une clé pour donner toutes ses chances à un parcours éducatif réussi. » Au total, ce sont environ 10 000 enfants et 4 500 adultes qui ont bénéficié du programme.

2009-2011 : agir pour le développement de la petite enfance

Le pré-élémentaire, dans la province de l’Est a encore tout à faire pour rattraper les retards engendrés. Avec l’aide de la Région Ile-de-France, Solidarité Laïque, ses partenaires locaux et les communautés éducatives décident alors de poursuivre le travail entrepris : réhabilitation et équipement d’écoles maternelles et de centres éducatifs communautaires, et bien sûr formation des futures enseignantes maternelles, promotion de la tolérance interconfessionnelle et interethnique dans ce pays qui souffre encore des conséquences de la guerre civile.

Dans le même temps 6800 enfants, 1400 parents et 3000 enseignantes maternelles bénéficient du programme « Education et Gouvernance dans la Province de l’Est du Sri Lanka », soutenu par l’Agence Française du Développement (AFD). Un nouveau projet à l’approche innovante qui donnera lieu à une évaluation positive nous poussant à développer et consolider ces actions à une plus grande échelle.

2012-2015 : consolider l’action

L’expertise sur le secteur de la Petite enfance à Sri Lanka est alors bien aiguisée. Les actions innovantes qui ont été portées ont eu un impact majeur sur la structuration du secteur et l’appropriation par les populations. La phase 2 du programme est lancée. « Il s’agit de parvenir à une véritable reconnaissance parles pouvoirs publics du métier d’enseignante maternelle, d’harmoniser les pratiques pour mieux servir la reconstruction nationale et de rattraper ainsi le retard causé par la catastrophe« , souligne Vincent Dalonneau, responsable Asie à Solidarité Laïque.

Renforcer la collaboration avec les pouvoirs publics

Forte de son expérience sur d’autres programmes pluri-acteurs, Solidarité Laïque avec ses partenaires locaux, se fixe aussi pour objectif de mieux impliquer les pouvoirs publics dans la reconstruction du secteur éducatif du pré-élémentaire au collège. « Ce dialogue avec les pouvoirs publics est fondamental, poursuit Vincent Dalonneau. L’expertise est aussi entre les mains des acteurs de terrain et ce dialogue, est la condition de la démocratisation des prises de décision et de leur efficacité. » Un travail de longue haleine qui s’est déjà traduit par des plans de formation, la reconnaissance d’un syndicat national spécialisé sur la petite enfance, le lancement d’une étude nationale sur la mise en oeuvre des politiques, du plaidoyer… « Les autorités publiques sont désormais beaucoup plus à l’écoute de nos recommandations et parties prenantes de cette action. Elles y voient un véritable levier pour améliorer la qualité de l’éducation », conclut Vincent Dalonneau.

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