Tour du monde des écoles privées

Tour du monde des écoles privées
Ecoles communautaires ou associatives, regroupements d’enseignants, investisseurs privés ou écoles « low cost » des multinationales : les typologies d’écoles privées varient autant que la qualité des cours qui y sont desservi. Quelques exemples ici et là-bas…

Haïti

Sur l’île, près de 90 % des écoles sont privées ! Dans les zones rurales, délaissées par l’Etat, on ouvre une école comme on ouvre un magasin. Les frais d’inscription, bien que peu élevés, représentent un coût important pour les familles qui n’ont pas d’autres alternatives pour que leurs enfants reçoivent une éducation. Ces écoles « low cost » sont appelées les « écoles borlet », les « écoles loterie » : plus on paie, plus on a l’impression de pouvoir obtenir ce que l’on a payé…

Les membres de notre programme en Haïti misent sur les enseignants pour lutter contre ce phénomène : formations adéquates, salaires décents, sécurité sociale sont ainsi au cœur des revendications des syndicats. De plus, le programme milite en faveur d’un meilleur financement public de l’éducation, qui manque cruellement de moyens.

 

Tunisie

Dans un pays déjà marqué par la crise identitaire, la privatisation de l’éducation n’arrange rien et divise plus encore la population : les riches des pauvres, les laïques des religieux, … La compétitivité y est valorisée aux dépends du vivre-ensemble et de la solidarité. Première cible : la petite enfance, dont l’éducation n’est pas prise en charge par l’Etat, qui passe dès lors aux mains des privés.

 

Afrique de l’Ouest

Les villes du continent sont devenues le terrain de jeu des multinationales, qui y ouvrent des écoles à but lucratif. Les élèves deviennent des clients, les cours sont payés à l’heure, les programmes sont standardisés, enseignés par des équipes formées sur le tas… Et ces écoles promettent des résultats rapides : des formules récitées par cœur à la discipline militaire, tout est mis en œuvre pour séduire de nouveaux « clients ».

Parce qu’il axe ses actions sur l’amélioration de l’école publique, notamment en lien avec les gouvernements, notre programme en Afrique de l’Ouest contribue à lutter contre ce phénomène. En développant également l’éducation non-formelle, il favorise le développement individuel mais aussi le savoir-faire collectif. Enfin, il défend une vision inclusive de l’éducation en faisant du handicap un thème central de ses actions.

 

France

Surtout concentrée sur le secondaire, la marchandisation de l’éducation contribue fortement aux inégalités sociales. Certaines hautes écoles sont ainsi réservées à une élite qui peut payer et promise à un avenir de leader. L’argument pour ne pas en baisser les coûts : les frais d’inscription inciteraient à l’effort et garantiraient que les candidats se sentent capables de développer leurs compétences et leur savoir.

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