Ne laissons pas la crise sanitaire accentuer l’analphabétisme !

Ne laissons pas la crise sanitaire accentuer l’analphabétisme !
La crise du coronavirus a provoqué des ruptures de scolarisation pour de nombreux jeunes du monde entier. Ils sont encore 773 millions d’adultes et de jeunes à travers le monde à ne pas posséder les savoirs de base en lecture et écriture. A l'occasion de la journée internationale de l'alphabétisation, mobilisons-nous pour ne pas laisser se creuser cette tendance !

Des millions de jeunes et d’adultes dans le monde sont privés de ces connaissances essentielles, parce qu’ils n’ont pas été à l’école ou qu’ils l’ont quittée trop tôt. Selon le Rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) 2020 de l’UNESCO publié le 23 juin, 40 % des pays les plus pauvres n’ont pas réussi à assurer un accès à l’éducation pour tous pendant la crise du Covid-19. Entre ceux qui étaient déjà exclus de l’éducation et ceux dont la scolarité se retrouve impactée par la crise sanitaire, combien d’entre eux auront-ils la possibilité d’acquérir les compétences essentielles en lecture et en écriture ? 

Conséquence pour ces jeunes ou adultes : beaucoup plongent dans la pauvreté. Ils se retrouvent cantonnés à de petits métiers et dans l’incapacité de développer leur activité pour sortir de l’indigence. Ils n’ont pas non plus les capacités de s’investir pleinement en tant que citoyens. Et leurs enfants, privés du soutien éducatif de leurs parents, ont plus de risque de devenir à leur tour analphabètes… D’importants programmes d’alphabétisation ont vu le jour durant les dernières décennies pour lutter contre ce fléau. Des programmes qui ont fait leurs preuves, mais qui restent insuffisants pour permettre de relever le défi à l’échelle de la planète.

 

L’Afrique subsaharienne, lourdement impactée par l’analphabétisme

En Afrique subsaharienne, il apparaît que «même si la proportion d’adultes analphabètes recule depuis quelques années, le nombre d’individus analphabètes continue en réalité à augmenter du fait de la croissance démographique » (Alain Mingat, Francis Ndem, and Adeline Seurat, ‘La mesure de l’analphabétisme en question. Le cas de l’Afrique subsaharienne’, 2013). Chez les 15-24 ans par exemple, même si le taux d’analphabétisme est passé de 35 % à 29 %, « le nombre de jeunes analphabètes de cette classe d’âge a en fait augmenté de 10,2 millions » (Ibid.). Une situation alarmante que la crise sanitaire ne fait qu’accentuer. 

 

L’alphabétisation “sur objectifs spécifiques”, des programmes pour la vie quotidienne et professionnelle

Dans le cadre du programme “Compétences pour demain” mis en oeuvre au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Sénégal, Solidarité Laïque promeut des programmes d’alphabétisation “sur Objectifs Spécifiques”, c’est à dire conçus pour répondre de façon précise aux besoins des bénéficiaires afin d’être utilisés dans leur vie quotidienne et professionnelle. Avec la crise sanitaire, qui a impacté encore plus profondément les communautés les plus vulnérables, les familles, jeunes et adultes privés d’éducation ont plus que jamais besoin d’acquérir ces clés éducatives qui leur permettront de sortir d’une situation précaire. Ces dispositifs, portés par les salariés et partenaires du programme Compétences pour Demain , sont construits « sur-mesure » et visent des objectifs pragmatiques.

A Abidjan par exemple, en partenariat avec l’Institut français de Côte d’Ivoire , des jeunes ferrailleurs recevront une formation en « alphabétisation adaptée au monde du transport ». L’objectif est d’apporter aux stagiaires les compétences qui leur permettront de sortir de la précarité et de devenir chauffeurs. Le même dispositif sera mis en place à la périphérie de Ouagadougou à destination de jeunes maçons et agriculteurs. Les formations y auront lieu en deux langues : dans les langues premières des  stagiaires et en français. 

Les objectifs visés par ces programmes de formations sont non seulement d’apporter aux jeunes des savoirs et savoir-faire nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de vie, mais aussi de faire en sorte que ces derniers soient outillés pour relever les défis du quotidien, pour prendre leur place dans la cité et s’émanciper.

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