La santé : un levier pour le développement et l’éducation

A Port-au-Prince, dans le cadre du programme pour le développement de l’éducation et du dialogue social, la MGEN s’est impliquée aux côtés de Solidarité Laïque pour former les enseignants sur les enjeux de la protection sociale et de l’éducation à la santé. Explications.

« Des enseignants bien soignés sont plus présents et plus disponibles pour leurs élèves qui sont ainsi mieux instruits« . C’est en partant de ce constat que la MGEN a rejoint en 2011 le programme PROCEDH coordonné par Solidarité Laïque en Haïti.

 

Enseignants en bonne santé, élèves bien instruits

 

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A Port-au-Prince, une session de formation des enseignants à la protection sociale

« En 2011, les syndicats enseignants ont exprimé le besoin de se former pour faire reconnaître leurs droits. Cela signifiait tout d’abord favoriser leur expression, les sensibiliser aux enjeux de la protection sociale et les former pour que chacun puisse ensuite s’engager, individuellement ou collectivement.Lorsque les citoyens deviennent acteurs du système de protection sociale, le pari est gagné » , analyse Thierry Weishaupt, chargé de mission à la MGEN au sein de l’équipe internationale. « La mise en place d’un système de protection sociale digne de ce nom demandera du temps, mais les partenaires impliqués sont convaincus de la valeur ajoutée du projet », complète Joël da Costa, responsable géographique Caraïbes-Amérique Latine à Solidarité Laïque.

 

La formation de formateurs ou comment démultiplier l’efficacité d’un programme

 

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Les premières pierres ont été posées en 2012 et 2013 avec des actions de formation et de sensibilisation destinées aux éducateurs et aux parents d’élèves. Une plaquette d’information devant servir au plaidoyer a aussi été réalisée. Son objectif : informer et mobiliser pour faire en sorte que la législation soit réellement appliquée et que les professionnels de l’éducation puissent accéder aux centres de soins. « Notre rôle, au sein du programme et aux côtés de Solidarité Laïque, est d’aider les enseignants à structurer leur démarche, à formuler leurs besoins. Nous formons aussi les formateurs pour qu’ils transmettent le message à leur tour aux 80000 professeurs haïtiens », poursuit Thierry Weishaupt. Un programme d’éducation à la protection sociale pour les enfants est aussi en cours d’expérimentation. « Pour renforcer l’expertise, la MGEN a associé leRéseau Education et Solidarité, et le CIESS, qui regroupe l’ensemble des sécurités sociales d’Amérique Latine et qui a développé un programme d’éducation à la protection sociale, ‘Sécurité Sociale pour Tous’ », complète Thierry Weishaupt.

 

Éducation à la vie affective et à la sexualité

 

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Le comité de pilotage haïtien du Procedh en octobre 2013

L’autre volet de l’action conduite par la MGEN, l’éducation à la vie affective et à la sexualité, s’appuie sur un constat réalisé en 2010, comme l’explique Joël da Costa : « Seules 32 % des femmes de 15 à 24 ans sont éduquées en matière de sexualité et informées sur les maladies vénériennes.16 % des femmes enceintes reçues dans les centres de santé ont moins de 15 ans et seules 7 % des jeunes filles entre 15 et 19 ans utilisent la pilule !  » D’où l’urgence d’apporter aux enseignants, aux parents d’élèves et aux élèves des informations objectives et scientifiques sur les différentes dimensions de la sexualité. Mais pas question de « plaquer » un discours. « La sexualité est tabou en Haïti. Tenir compte des représentations et de la culture est essentiel. C’est la condition pour susciter une réflexion et développer des attitudes de responsabilité individuelle, familiale et sociale », explique Séda Denaud, l’infirmière scolaire venue de Guyane pour réaliser ces sessions de formation, en tandem avec Luc Lafrontière, enseignant de Segpa en Guyane et membre de la commission « Adosen, prévention santé MGEN ».

 

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