Au cours de ce débat, le représentant du Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) marocain a défendu ce projet de loi qui contribuerait « à la mise en place de politiques publiques en faveur de la jeunesse ».
S’il s’agit d’une avancée dans la mise en œuvre de la Constitution de 2011 qui prévoyait ce Conseil Consultatif de la Jeunesse et de l’Action Associative, la proposition du gouvernement interroge cependant, le Conseil proposé étant principalement composé de membres nommés par le roi et le chef du gouvernement avec des prérogatives flottantes.
Le débat a soulevé d’autres limites de ce texte qui selon Adel Benkacem, président de la Coordination Nationale des Conseils de Jeunes (CNCJ) du Remajec « va à l’encontre de la dynamique de la jeunesse et de la Constitution ». Benyounes El Marzouki, professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques pointe avant tout l’absence dans le texte de mécanismes de parité et de représentativité régionale, dont celle des Marocains à l’étranger. Il plaide pour un Conseil consultatif délibératif capable de faire adopter des politiques publiques bénéficiant à la jeunesse et au monde associatif. La journée d’étude s’est clôturée par la constitution d’un comité chargé de présenter de nouvelles recommandations en vue d’améliorer ce texte.
Le Remajec travaille chaque jour à une meilleure prise en compte de la jeunesse dans les politiques publiques notamment à travers la mise en place de conseils de jeunes qui gagnent petit à petit en légitimité. Cette journée de débat témoigne une nouvelle fois du rôle important acquis par le Remajec.
Le gouvernement marocain a compris la nécessité de composer avec la jeunesse et de lui faire une place dans le débat public. Reste pour les mouvements de la jeunesse à devenir de véritables interlocuteurs du gouvernement dans des conditions démocratiques. Le programme JAD (Jeunesse en Action pour la Démocratie) auquel Solidarité Laïque participe, œuvre dans ce sens. « L’enjeu est de développer notre influence du local vers le provincial et le régional », explique Hanane Imnir, membre du Réseau Marocain de Jeunesse et de Concertation (Remajec), un combat de tous les jours.