« Quand l’insertion socioprofessionnelle soutient la dynamique démocratique »

« Quand l’insertion socioprofessionnelle soutient la dynamique démocratique »
Quand la révolution s’est déclenchée en Tunisie, Hamadi Jeljeli était prêt à s’embarquer pour l’Arabie Saoudite un contrat de travail en poche. Il est resté dans son pays, pour son pays. Et c’est aussi pour cette raison qu’il s’est engagé dans le programme Soyons actifs/actives. Une aventure qui l’a conduit bien plus loin qu’il ne l’imaginait.

Avec son master de géographie et d’aménagement du territoire en poche, Hamadi Jeljeli était sur le point de s’expatrier quand les Tunisiens déclenchèrent le printemps arabe. Il décide alors de rester au pays et avec une poignée d’amis diplômés chômeurs monte l’association Création, Créativité pour le Développement et l’Embauche qui vise à favoriser l’insertion professionnelle. Car, il en est déjà convaincu : « le changement politique doit se traduire rapidement par l’accès aux droits économiques. »

L’histoire d’une rencontre

L’équipe de bénévoles organise un premier diagnostic sur le bassin d’emploi de Bizerte, rencontre les chefs d’entreprises textiles, identifie des besoins en ressources humaines… Elle monte aussi des formations pour les jeunes sans travail, les aide à mieux valoriser leurs compétences et à les adapter aux attentes du marché de l’emploi. Au bout de quelques mois, elle décide d’ouvrir ses services aux non-diplômés « parce que la non-discrimination est un principe ».

« C’est alors que nous sommes sollicités par des membres du programme Soyons actifs/actives qui est en train de structurer, explique-t-il.  Soutenu par l’Agence française de développement, il rassemble des acteurs de la société civile qui veulent contribuer à la démocratie en luttant contre les inégalités. » Aussitôt, il s’engage et découvre des organisations qui oeuvrent autour du handicap, du droit des femmes, de l’amélioration des conditions d’éducation, de l’éducation à la citoyenneté. De tailles diverses, elles ont en commun de fédérer des défenseurs des droits de l’Homme qui agissent au cœur de leur territoire en répondant au plus près des besoins qu’ils observent autour d’eux.

L’accompagnement de 1500 demandeurs d’emploi 

Une dynamique est en train de prendre et Hamadi va s’y engager au-delà de ce qu’il imaginait. Grâce aux fonds qui sont levés, notamment via le programme dont Solidarité Laïque est chef de file, « l’association accompagne aujourd’hui 1500 demandeurs d’emploi ! Plusieurs centaines ont retrouvé du travail, soit en créant leur propre activité soit comme salariés ». Devenu consultant en insertion professionnelle, Hamadi est aussi régulièrement interrogé par les pouvoirs publics sur les questions d’insertion professionnelle, notamment dans le cadre de la définition du plan stratégique du Ministère tunisien de la formation professionnelle et de l’emploi.

Programme Soyons actifs/actives : pour un changement sociétal par des solutions agissantes

« Le programme fédère aujourd’hui 67 organisations qui comme nous s’attachent à changer la vie des gens qui se retrouvent sur le bord du chemin, et ils sont nombreux. Cela représente une richesse immense, une diversité qui invente des solutions agissantes. Oui, nous en sommes convaincus, la société civile est indispensable aux pouvoirs publics qui apprennent avec nous. Ce dialogue entre tous les acteurs publics et associatifs est constructif. Et fait avancer les choses. »

 

« Solidarité Laïque est fière d’être chef de file de ce programme qui œuvre au changement sociétal pour des milliers de Tunisiens en quête de dignité sociale et économique », conclut Guilhem Arnal responsable en charge du programme Soyons actifs/actives à Solidarité Laïque.

 

Illustration : ©Augustin Le Gall_Haytham

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