La protection sociale, un levier pour l’éducation ?

Thierry Weishaupt, chargé de mission à la MGEN et Délégué Général du Réseau Education et Solidarité, revient sur le rôle que tient la protection sociale quand il s’agit de défendre les droits humains. Interview.

En quoi la protection sociale est-elle un levier pour le développement ?

Les pays où la crise est le moins ressentie sont les pays où il existe une protection sociale universelle. Quand ceux qui ne sont plus sur le marché de l’emploi n’ont plus la possibilité de se former ni de se soigner, comment imaginer pouvoir renouer avec le développement ? De plus, les gens bien soignés travaillent plus et mieux et participent à la croissance économique de leur pays. Ce constat concerne notamment les enseignants : quand ils ont une protection sociale, ce sont aussi les enfants et les jeunes qui en profitent car des enseignants bien soignés sont présents en classe. Une expérience conduite au Congo l’a récemment démontré.

 

Existe-t-il un modèle-type de protection sociale ?

Non car à partir du moment où l’on décide d’intervenir en misant sur la société civile, c’est à elle de définir ce qui lui convient le mieux. De plus, il existe de nombreuses variables selon les pays et notamment leur climat : au Sahara, l’accès à l’eau fera partie des droits, tandis qu’en Moldavie, c’est l’accès à un logement chauffé qui devra être intégré. Le rapport Bachelet des Nations-Unies publié en 2012 l’a rappelé : il existe plusieurs « socles » possibles pour une protection sociale universelle.
Le tout est de permettre l’appropriation du projet par les citoyens : cela signifie favoriser leur expression, les sensibiliser, les éduquer et les former pour que chacun puisse ensuite s’engager, individuellement ou collectivement. Lorsque les citoyens deviennent acteurs du système de protection sociale, le pari est gagné.

« Pour que les enfants bénéficient d’une éducation de qualité, ils doivent avoir des enseignants en bonne santé. En Haïti, le sujet est particulièrement brûlant. Agir sur l’accès aux soins et le respect des droits sociaux des enseignants, c’ est servir la cause de l’éducation. C’est pour cette raison que l’implication de la MGEN aux côtés de tous les acteurs du PROCEDH est très prometteuse« , conclut ainsi Roland Biache, délégué général de Solidarité Laïque.]

 

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